Les enjeux de 2025 et au-delà
Je vous souhaite une excellente année pleine de bonnes surprises avec en bonus d’être acteur de nos futurs.
2025, quel beau nombre plein de symboliques mathématiques à la hauteur des enjeux du futur qui vont se cristalliser cette année. À l'aube de ce mois de janvier, une convergence de défis multiformes dans les sphères économique, environnementale, sociale, technologique et politique devrait remodeler la dynamique mondiale. Le monde est à un tournant : nous observons une accélération fulgurante des innovations technologiques, notamment dans le domaine de l’intelligence artificielle. Parallèlement, nous faisons face à des bouleversements géopolitiques d’une ampleur inédite, à des crispations identitaires et à une remise en question profonde du fonctionnement démocratique. Plusieurs questions urgentes émergent dans ce climat incertain: les progrès de l’IA vont-ils servir à résoudre nos problèmes ou contribuer à les aggraver ? Pouvons-nous concilier la quête de puissance technologique avec une exigence éthique et environnementale ? Sommes-nous suffisamment équipés collectivement pour faire face aux défis sociétaux de cette décennie ?
Au fil des développements qui suivent, je souhaite dresser un panorama non exhaustif des enjeux majeurs à l’horizon 2025, en examinant :
Les avancées de l’IA et leurs répercussions économiques, sociales, politiques.
Les tensions internationales, notamment entre la Chine, les États-Unis et l’Europe, qui se disputent le leadership technologique et la gouvernance du monde de demain.
Les transformations sociétales, avec une attention particulière portée aux replis identitaires et à la montée d’acteurs charismatiques aux visions parfois radicales.
Les mutations du système éducatif face aux défis de l’automatisation.
La fragilisation de la démocratie dans un contexte de désinformation et de surveillance croissante.
Le retard dramatique dans la lutte contre le réchauffement climatique et ses conséquences déjà perceptibles.
Mon ambition n’est pas d’énoncer des vérités absolues, mais de montrer la complexité des dynamiques à l’œuvre et d’ouvrir des pistes de réflexion. Nous devons comprendre à quel point ces différents domaines sont étroitement liés : la technologie ne peut se concevoir sans un cadre politique, sociétal et environnemental responsable.
Les dernières années ont vu une montée en puissance spectaculaire des grands modèles de langage (Large Language Models) à l’image de ChatGPT, Bard, Claude ou encore Llama. Ces IA conversationnelles ont progressé de façon spectaculaire ces dernières semaines comme avec l’annonce de O3 de OpenAI qui dépasse tous les phantasmes de performance que les spécialistes avaient. Et tout ceci, n’est rien à côté de ce qui va arriver :
Les Interfaces cerveau-machine ICM permettront une communication directe entre le cerveau humain et les dispositifs électroniques. Des entreprises comme Neuralink développent des implants cérébraux visant à redonner une autonomie aux personnes paralysées (objectif annoncé mais il est facile de se projeter plus loin) en leur permettant de contrôler des appareils par la pensée. Ces technologies révolutionneront l'apprentissage en renforçant les capacités cognitives des individus ou en permettant d’accéder instantanément à des compétences spécifiques.
Robots multifonctions : Les progrès en IA et en robotique donneront naissance à des robots capables de s'adapter à divers contextes sans reprogrammation. Ces machines polyvalentes interviendront dans des domaines tels que la santé, l'industrie et les services, en améliorant entre autres l'efficacité et la productivité. Malheureusement, leurs usages militaires ou au service d’Etats totalitaires se renforceront. Ils seront mêmes les usages qui induiront le plus d’avancés capacitaires car ils profiteront pleinement de l’instabilité entre pays ou intra pays.
Informatique spatiale : La convergence du réel et du virtuel sera facilitée par l'informatique spatiale. Cela permettra des interactions plus immersives et intuitives avec les technologies numériques. Cette évolution ouvrira de nouvelles perspectives dans les domaines de l'éducation, du divertissement et de la conception industrielle.
IA gouvernée et agentique : L'IA gouvernée mettra l'accent sur une utilisation responsable de l'IA avec des plateformes dédiées à la transparence et à la gestion des risques. Elles seront issues d’initiatives publiques mais plus certainement d’ONG ou de groupes citoyens qui voudront s’opposer à ce qu’ils appelleront une dictature numérique. L’interrogation reposera sur leurs moyens financiers et par conséquence sur leurs capacités. Parallèlement, l'IA agentique (capable de prendre des décisions de manière autonome) sera intégrée dans des secteurs très variés avec la promesse d’une amélioration de l'efficacité opérationnelle et la prise de décision. Son usage intensif entrainera un profond bouleversement de l’ensemble de nos écosystèmes avec une délégation toujours plus grande aux IA. Sans surprise, en 2025, ceux qui disaient que l’humain prendra toujours les décisions comprendront vite qu’ils avaient torts et pas forcément pour le bien de l’humanité.
24 décembre 2025 - Une année marquée par des IA « humaines, trop humaines »
Paris, 24 décembre 2025 – Cette année, le monde a assisté à une hausse spectaculaire des décisions jugées iniques ou imprévisibles prises par des agents d’intelligence artificielle autonomes. Ces incidents, parfois lourds de conséquences, ont alimenté un débat philosophique et sociétal majeur : les IA sont-elles réellement différentes de nous, ou bien ont-elles hérité de nos biais et imperfections ?
Des erreurs de jugement qui interrogent
Parmi les exemples les plus marquants, un agent de gestion urbaine à Tokyo a déclenché une réorganisation massive des transports publics, désactivant sans préavis des lignes essentielles pendant plusieurs jours. À Paris, un algorithme d’attribution de logements sociaux a priorisé des quartiers vides sous prétexte d’« optimiser les ressources disponibles ». Et aux États-Unis, une IA juridique a recommandé des peines disproportionnées dans des affaires similaires, révélant des biais ancrés dans ses données d'entraînement.Ces décisions, souvent inexplicables aux yeux des utilisateurs humains, ont mis en lumière un paradoxe troublant : loin d’être les modèles d’objectivité que nous attendions, les IA reproduisent, et parfois amplifient, les incohérences et les biais de leurs concepteurs.
Comme un miroir de l’humanité
Pour les experts, cette vague d’erreurs n’est pas une surprise. « Les IA ne sont pas des êtres neutres. Elles sont le produit de nos choix, de nos valeurs, et de nos données. Elles fonctionnent comme un miroir, parfois grossissant, de notre propre humanité », explique Clara Mendoza, chercheuse en éthique numérique. « Ce qui est fascinant, c’est que plus elles deviennent sophistiquées, plus elles ressemblent… à nous. »Protéger l’IA pour protéger l’humanité ?
Face à ces dérives, un consensus commence à émerger : pour éviter que les IA ne deviennent des outils destructeurs, il ne suffit pas de réguler leur usage. Il faut aussi les protéger. « Nous devons protéger l’IA de l’humain pour protéger l’IA de l’humain », conclut un récent rapport de l’Agence mondiale pour l’éthique numérique. Autrement dit, il faut instaurer des garde-fous solides contre l’exploitation abusive des agents intelligents, tout en repensant notre manière de concevoir et d’interagir avec ces systèmes.Alors que les festivités de fin d’année battent leur plein, cette réflexion s’impose comme une résolution collective pour 2026 : si l’IA est un reflet de notre humanité, peut-être est-il temps d’élever nos propres standards.
Les réseaux d'intelligence artificielle autonomes : Ils s’appellent également systèmes multi-agents autonomes. Ils représentent une avancée dans le domaine de l'IA. Ces réseaux sont composés d'agents intelligents capables de percevoir leur environnement, de prendre des décisions et d'agir de manière indépendante pour atteindre des objectifs spécifiques. Ils peuvent collaborer entre eux sans intervention humaine, ce qui leur permet de gérer des tâches complexes de manière efficace. Ces systèmes trouvent des applications dans de très nombreux domaines. L'adoption de ces technologies est en croissance rapide. Selon une étude récente, 82 % des entreprises prévoient d'intégrer des agents IA d'ici un à trois ans. Le développement de ces réseaux soulève des défis, notamment en matière de sécurité, d'éthique et de transparence. Il est essentiel de garantir que ces systèmes fonctionnent de manière fiable et conforme aux attentes humaines, tout en préservant la confidentialité des données et en respectant les normes éthiques. Ils favoriseront grandement des prises de décisions non conformes aux attentes de leurs créateurs.
Sécurisation de l'information : Face à la montée de la désinformation, des outils avancés de détection et de prévention seront développés pour protéger l'intégrité de l'information. Elles seront utilisées au bon vouloir de chacun. Certaines entreprises et gouvernements investiront dans des technologies capables d'identifier et de contrer les contenus générés par l'IA utilisés à des fins malveillantes ou mettront en place des lois comme a voulu le faire l’Australie. Ce chemin vertueux verra de nombreux opposants comme des groupes extrémistes qui sous couvert de liberté d’expression véhiculent de fausses informations et manipulent profondément l’opinion. Ils seront aidés par des leaders comme Elon Musk (rappelons qu’il a traité de nazi le gouvernement australien qui souhaitait voter une loi protégeant les citoyens de désinformation) et des politiques divers et variés. Les premières décisions américaines en la matière éclaireront les enjeux du reste du monde.
La cryptographie pré-quantique est morte, vive la post-quantique : Avec l'émergence des ordinateurs quantiques, la cryptographie post-quantique deviendra indispensable pour assurer la sécurité des communications et des transactions numériques et protéger les données sensibles contre de potentielles menaces. Cela coûtera cher et là encore, les grands acteurs du cloud seront les mieux armés pour offrir des offres accessibles. Ce besoin renforcera leur hégémonie. On assistera concomitamment aux premiers piratages quantiques de la part de groupes de hackers financés par des Etats ou des groupes mafieux. Il s’agit d’un enjeu majeur de souveraineté tant pour les Etats que les entreprises. S’engager dans cette voie au niveau de l’UE est indispensable.
Intelligence artificielle verte : Pas de certitudes mais un souhait à savoir que l'IA soit de plus en plus utilisée pour optimiser les systèmes énergétiques, réduire les déchets et promouvoir des pratiques durables. A date les investissements dans ces usages sont faibles alors qu’ils pourraient contribuer à la lutte contre le changement climatique. Attendons de voir mais il est peu probable que les grands groupes investissent dans ce secteur compte tenu de la nouvelle administration américaine.
Reconnaissance d'image et de voix : 2024 a vu les progrès des IA en reconnaissance d’image et de voix avec les discussions interactives, la visualisation vidéo ou de partage d’écran. Ces technologies atteindront des niveaux de précision incroyables. Cela donnera des applications dans la sécurité, la santé, le commerce et évidemment l’apprentissage en facilitant les interactions humain-machine.
IA générative : L'IA générative continuera de progresser rapidement. Elle permettra la création de contenus originaux dans des domaines tels que l'art, la musique et la littérature et ouvrira de nouvelles opportunités créatives.
Edge AI : L'intelligence artificielle à la périphérie (Edge AI) permettra des traitements de données en temps réel directement sur les appareils comme votre téléphone. Cela réduira la latence et améliorera la réactivité des systèmes dans des applications critiques. Il y a un risque d’augmentation substantielle des coûts d’accès à ces technologies ce qui risque d’accélérer encore la fracture numérique.
Toujours plus chères : l’IA bon marché ou gratuite va progressivement perdre en performance avec les plus chères. A date, les fournisseurs d’IA ne sont pas rentables seul l’écosystème physique y compris le cloud l’est. Plus les IA sont performantes, plus elles nécessitent de la puissance de calcul. A titre illustratif, O3 de OpenAI a un coût de 2000 $ par requête mais surpasse de loin les autres IA et bon nombre d’humains. Seules certaines entreprises et personnes pourront y accéder. Les progrès des capacités calculatoires ne permettront pas de compenser totalement le coût. Une chose est sûre, nous ne serons plus égaux face à l’IA. Il en va de même avec l’abrogation du principe de neutralité du net aux USA qui va conduire à des différenciations notoires de compétition.
Toujours plus de données : Les grandes IA génératives sont toujours à la recherche de nouvelles données. Ce besoin s’intensifiera en 2025 avec un accroissement de la création de données synthétiques (comme avec l’usage des mathématiques) mais aussi la recherche de données issues de nos comportements : usages des IA, des mondes immersifs et de plus en plus de nos cerveaux. 2025 sera la première année où des personnes seront rémunérées non pas pour être dresseurs ou dresseuses d’IA mais juste pour vendre les données issues de leur cerveau captées par de l’appareillage externe ou interne à la boite crânienne.
Offre d’emploi : Participez à l’avenir de l’intelligence artificielle – Devenez contributeur de données cognitives
Type de contrat : Temps plein / Partiel / Freelance
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Nous recherchons des volontaires pour participer à une étude révolutionnaire visant à améliorer les capacités des systèmes d’IA grâce à l’analyse des processus de pensée humaine. Ce projet est ouvert à tous les profils, sans distinction de formation, d’expérience ou de parcours professionnel.
Vos missions :
Porter un capteur de pensées non invasif (comme un casque ou une bande connectée) durant vos activités quotidiennes.
(Option implant cérébral) Installer un implant minimalement invasif, permettant une collecte plus précise des données.
Partager vos données anonymisées afin de contribuer au développement d’algorithmes d’IA plus performants et éthiques.
Participer à des séances de débriefing et répondre à des questionnaires sur votre expérience.
Votre profil :
Curiosité pour les nouvelles technologies et leurs applications.
Ouverture à l’innovation et volonté de contribuer à des projets à fort impact sociétal.
Aucun prérequis technique ou scientifique.
Nous cherchons des participants de tous âges, de toutes professions et de toutes origines. Chaque pensée compte pour bâtir l’avenir de l’IA !
Les avantages :
Rémunération attractive : Jusqu’à 2 000 € / mois pour les capteurs externes, et jusqu’à 3 500 € / mois si vous optez pour l’implant cérébral (intervention médicale incluse et suivie par une équipe de spécialistes).
Participation flexible : Vous choisissez le niveau d’engagement et le temps que vous souhaitez consacrer au projet.
Impact direct : Votre contribution permettra de développer des systèmes intelligents dans les domaines de la santé, de l’éducation, et bien plus encore.
Encadrement professionnel : Vous serez suivi par une équipe d’experts en neurosciences et en IA tout au long du projet.
Processus de sélection :
Inscription en ligne via notre plateforme sécurisée.
Entretien de sélection pour évaluer votre compatibilité avec le programme.
Session d’information et choix de la méthode de participation (capteur externe ou implant).
Début de l’étude et collecte des données.
Candidater dès maintenant :
Envoyez votre CV ou une simple lettre de motivation à l’adresse suivante : future@dataproject.com.
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L’accroissement exponentiel des capacités de calcul : Les puces spécialisées (GPU, TPU, ASIC) et les supercalculateurs permettent d’entraîner des modèles de plus en plus grands en un temps record. La course à la capacité (vitesse et nombre) sera au cœur des transformations à venir. Nvidia et TSMC fabriquent la matière première dont les bâtisseurs d’empires que sont Microsoft, Google, Amazon, Meta, xAI ont besoin. Ces derniers se livrent une compétition sans merci que pour l’instant xAI semble dominer. N’oublions pas que rien n’est possible sans les terres rares et le raffinage à 85% réalisé en Chine.
L’internationalisation de la Chine : Malgré l’interdiction d’exportation de puces à valeur ajoutée vers la Chine, cette dernière rattrape progressivement son retard du fait d’un marché propre gigantesque offrant de nombreuses données et expérimentations singulières. Comme pour les véhicules électriques, la Chine a décidé d’exporter ses IA depuis 2024 avec King.ai. Cette stratégie va s’accélérer avec des versions spécifiques d’un niveau équivalent aux américaines mais moins onéreuses. Nous aurons le choix entre une vassalisation à la Chine ou aux États-Unis, pardon, non, à certaines entreprises américaines dont certaines véhiculent comme la Chine une vision sociétale très marquée comme xAI. A nous de choisir !
Mes chères amies IA : Mark Zuckerberg déclarait cet été “Every part of what we do is going to get changed in some way by AI. For example, feeds are going to go from, you know, it was already friend content, and now it's largely creators. In the future, a lot of it is going to be AI-generated". Après social.ai où tous vos amis sont des IA bienveillantes, Facebook et Instagram seront envahis par des profils IA qui généreront du contenu et des interactions toujours plus personnalisés et intéressés afin de nous rendre plus présents pour toujours plus de revenus. Tiktok fera de même. La guerre de notre attention est déclarée et l’IA en sera le soldat dévoué.
Ces “nouveautés” ont un impact direct sur l’organisation du travail. L’automatisation se déploie dans quasiment tous les secteurs, de la production industrielle à la fourniture de services en passant par la finance et le marketing. Par exemples les agents conversationnels transforment la relation client : dans de nombreuses entreprises, le premier contact ou la gestion de dossiers administratifs est déjà confié à des bots. La notion de « cobotique » gagne du terrain : on ne conçoit plus le robot comme un simple remplaçant de l’humain, mais plutôt comme un collaborateur capable de délester l’opérateur des tâches répétitives ou dangereuses. On commence à imaginer des chaînes logistiques et industrielles partiellement automatisées et gérées par des plateformes d’IA décisionnelles.
Cette automatisation a déjà un effet bouleversant sur l’emploi. D’après les études de McKinsey, jusqu’à 375 millions de travailleurs dans le monde pourraient avoir à changer de profession ou de secteur d’ici 2030. La transition sera d’autant plus délicate que tous les systèmes éducatifs et politiques de formation continue ne sont pas prêts à accompagner cette mutation. Il en va de même pour nos systèmes sociaux. Cela va trop vite pour l’humanité ! Comme déjà évoqué de nombreuses fois, la vitesse de cette transformation combinée à l’état de nos systèmes sociaux me laisse à dire que le principe de Schumpeter n’est plus d’actualité.
"Une première mondiale : les employés d'une grande banque acceptent une baisse de 50% de leur salaire pour éviter le remplacement par l'IA"
Paris, 25 septembre 2025 – Dans un geste inédit à cette échelle, les employés d'une des plus grandes banques françaises, Banque Hexagonale, ont voté à une écrasante majorité pour réduire leur salaire de moitié. L'objectif ? Préserver leurs emplois face à la menace croissante de l'automatisation par l'intelligence artificielle (IA). Cette décision marque un tournant historique dans les relations entre l'IA et les employés des grandes entreprises.
Depuis plusieurs années, l'intégration de l'IA dans les secteurs bancaires a entraîné des suppressions de postes massives. Jusqu'ici, ce type d'accords n'avait été observé que dans des petites structures, souvent dans des start-ups ou des entreprises familiales cherchant à maintenir une dimension humaine. Mais pour la première fois, cette dynamique touche un géant du secteur.
Un ultimatum décisif
La situation a atteint un point critique cet été, lorsque NovaTech AI, une entreprise leader dans le développement de solutions bancaires automatisées, a lancé une offre de rachat de la Banque Hexagonale. NovaTech AI a proposé de maintenir 80% des employés en poste au même salaire pendant cinq ans, à une condition controversée : les salariés concernés devraient accepter de porter des capteurs cognitifs. Ces dispositifs, installés sur leur crâne ou via des lunettes connectées, permettraient de recueillir des données sur leurs processus de pensée afin d'améliorer les algorithmes de l'IA.
Cette proposition a divisé les employés et suscité un vif débat dans l'opinion publique, oscillant entre espoirs de préserver des emplois et craintes liées à la collecte intrusive de données personnelles.
"Mieux vaut sacrifier que disparaître"
Face à cette alternative, le personnel de la Banque Hexagonale a décidé de prendre les devants. Lors d'une assemblée générale extraordinaire, 92% des employés ont voté en faveur d’une réduction volontaire de 50% de leur salaire annuel, espérant ainsi réduire les coûts suffisamment pour convaincre la direction et les actionnaires de ne pas céder à NovaTech AI.
"Nous savons que l'automatisation est inévitable dans certains domaines, mais nous croyons en la valeur de l'humain. Plutôt que de disparaître, nous sommes prêts à faire des sacrifices pour prouver que la collaboration entre l'humain et l'IA est encore possible," explique Claire Dubois, analyste senior à la Banque Hexagonale.
Un précédent inquiétant ?
Si cette décision est saluée par certains comme un acte de courage et de solidarité, d'autres y voient une dérive alarmante. "Cela établit un précédent dangereux où les salariés sont contraints de se brader pour rester compétitifs face à des machines," déclare Paul Besson, porte-parole du collectif "Dignité au travail". Selon lui, cette situation illustre l'urgence de régulations plus strictes sur l'utilisation de l'IA dans les grandes entreprises.
Une décision sous haute surveillance
La direction de la Banque Hexagonale a indiqué qu'elle examinait cette proposition avec attention et qu'elle en discuterait avec ses actionnaires dans les prochains jours. En parallèle, NovaTech AI a déclaré qu'elle maintenait son offre, mais qu'elle restait ouverte à des négociations pour ajuster ses termes.
Cette affaire soulève des questions fondamentales sur l'avenir du travail dans une ère dominée par l'IA. Alors que certains saluent un modèle de coopération possible, d'autres redoutent une spirale où les humains pourraient perdre leur autonomie au profit de machines toujours plus performantes. Une chose est sûre : la décision finale de la Banque Hexagonale sera scrutée de près, et son impact pourrait redéfinir les rapports entre travailleurs, entreprises et technologies pour les années à venir.
Rivalités géopolitiques : Chine, États-Unis, Europe
L’IA et sa chaine de construction de valeur seront un des grands enjeux de la géopolitique des années à venir. La Chine rattrape son retard en dépit des sanctions sur le matériel a très haute valeur ajoutée et elle maîtrise de plus en plus la chaîne amont avec bien sûr le raffinage des terres rares mais aussi depuis peu une présence de plus en plus forte en Afrique pour l’exploitation minière. En la matière, elle profite de la proximité de nombreux pays du sahel avec la Russie. Tout se monnaye ! Les Etats-Unis vont changer de régime politique avec une liberté quasi absolue dans l’innovation indépendamment des conséquences sociétales et même démocratiques. Elon Musk est à la baguette, l’Etat américain ne représente plus grand chose pour ces grandes entreprises qui se pensent comme le dernier rempart face à la Chine. Le message est clair et s’intensifiera dans le futur : c’est nous ou la Chine donc laissez-nous faire … Cette vision se distille absolument partout y compris dans les vieilles démocraties européennes qui flanchent sous les coups de boutoir des défendeurs de cette vision qui poussent à un abandon du collectif et à la vassalisation.
Il y a la place pour une troisième voie à condition de bâtir un réel écosystème politique et économique suffisamment grand pour développer un écosystème économiquement efficace pour être compétitif et autonome. Ce constat n’est pas propre à l’IA. Il est valable pour de nombreuses activités. L’Europe pourrait être le leader de cette nouvelle voie à condition d’accepter une plus grande intégration ce qui n’est pas le chemin privilégié dans les idées et les votes. Sans réaction forte en 2025 (volonté politique, investissements massifs), l’Europe perdra toute souveraineté comme l’ont très bien compris Donald Trump et Elon Musk qui se mêle de plus en plus de la politique en Europe (intervention pro mouvement d’extrême droite au Royaume-Uni et en Allemagne).
Les trois grandes interrogations :
Est-ce que l’Europe va se donner les moyens d’être souveraine ?
Est-ce que la Chine va tendre le marché des terres rares ?
Quand la Chine va proposer gracieusement sa gestion numérique du pays à d’autres ?
Comment réagiront une partie des citoyens américains devant les abus qui arriveront certainement de grandes entreprises de la technologie ?
Quand de grands mouvements de protestation populaires et de boycott de sociétés liberticides seront lancés ?
Et évidemment, la question de Taiwan, la guerre en Ukraine, les échanges énergétiques, le découplage d’Internet, …
Et en allant plus loin, qui proposera en premier des implants cérébraux pour augmenter nos capacités ? Qui lancera le premier conflit 100% virtuel avec des IA ? …
Les algorithmes de recommandation et les bulles de filtres ont un effet paradoxal : alors qu’Internet promettait autrefois un espace d’échanges ouverts, on voit s’accentuer la tendance à se replier sur ses propres certitudes, confortées par des flux de contenus toujours plus ciblés et demain comme expliqué directement alimentés par des membres Ia des médias sociaux. Les plateformes sociales en quête de trafic et d’engagement ont tout intérêt à promouvoir des opinions clivantes, générant des polémiques ou de la désinformation. Ces mécanismes alimentent les replis identitaires et la polarisation politique. Des groupes extrémistes, parfois très minoritaires, bénéficient d’une exposition disproportionnée. Le danger est réel : l’IA peut servir d’accélérateur pour diffuser des discours de haine, manipuler l’opinion publique via des deepfakes ou cibler précisément des segments vulnérables de la population. La fenêtre d’Overton explique cela parfaitement. En voici une illustration très positive avec le droit de vote des femmes.
Malheureusement, il peut en être tout autrement avec la diffusion et la reprise d’idées globalement extrêmes. Il existe une stratégie bien rodée en la matière qui consiste à sur enchérir de façon à faire passer la première idée comme acceptable. En 2025, nous allons avoir une accélération de ces usages en géopolitique comme l’illustre parfaitement les propos récents de Donald Trump sur le Canada (il a déclaré que son entretien avec le gouverneur du Canada s’était bien passé faisant ainsi croire que le Canada était un Etat des Etats-Unis), le Groenland (qu’il veut racheter) ou le Canal de Panama qu’il souhaite reprendre. C’est valable en politique où les idées toujours plus extrêmes réduisent l’impact des précédentes et les font passer pour de bons compromis. La dénonciation systématique des décisions de justice concernant les condamnations des politiques en est un cruel exemple. Et la technologie n’y échappe pas. L’hybridation neuronal en est un exemple. Que penser de l’idée d’un monde où les Etats n’ont plus d’importance ? De la fin du collectif ? D’un monde où tout est négatif ? De l’apparition d’une espèce de surhumains augmentés par l’IA ? Sans course à l’innovation, l’humanité est foutue ? Que la Terre dispose de toutes les ressources pour réaliser tous ces projets ? Que l’avenir de l’humanité est l’espace ? Toujours plus de peurs, de replis et moins d’ouverture.
Dans les zones du monde où les tensions politiques et économiques sont déjà vives (Afrique subsaharienne, Moyen-Orient, certaines parties de l’Asie), l’instabilité risque de s’exacerber. Les inégalités, notamment induites par la robotisation de pans entiers de l’économie, va creuser encore les fractures sociales. Les populations les plus démunies, en manque d’emplois ou de perspectives, deviendraient la proie de mouvements extrémistes. Par ailleurs, la compétition pour l’accès à des ressources rares mais indispensables (eau, terres agricoles, énergie) pourrait dégénérer. Les conflits hybrides (cyberguerre, sabotage informatique, opérations de désinformation) se multiplient déjà, en ciblant les infrastructures stratégiques ou les processus électoraux.
Dans ce contexte d’incertitude, on constate un recul progressif des idéologies collectives fortes et l’émergence de discours individuels ou personnalisés autour de figures charismatiques. Elon Musk, par exemple, s’est forgé une réputation de visionnaire ultra-médiatisé, proposant sa propre lecture du futur (colonisation de Mars, implantations neuronales avec Neuralink, ...). Qu’on adhère ou non à ces projets, ils répondent à un besoin d’imaginaire et de rupture dans un monde qui manque cruellement de récits mobilisateurs. Ce repli vers des icônes ou des gourous de la tech illustre aussi la faillite de la puissance publique. Les États peinent à définir un cap cohérent : la planification nationale ou internationale sur des enjeux comme l’IA, le climat ou la régulation d’Internet est souvent éclipsée par la logique du marché, plus rapide, plus flexible, mais aussi plus enclin à créer des déséquilibres. Pour illustrer ce propos, je vous invite à répondre sincèrement aux questions suivantes :
Quel est le but ultime de l’humanité en tant qu’espèce ?
Quel est notre but collectif en 2025 ?
Est-ce que nous avons une vision collective claire pour notre avenir ?
Pourquoi travaillez-vous ?
Quelles sont vos souhaits de société dans 50 ans ? Sont-ils compatibles avec nos orientations collectives ? Et avec vos actions ?
Je suis très envieux de ce qui ont répondu avec cohérence et facilité à ses questions simples mais impliquantes. Collectivement, nous n’avons plus de vision commune. C’est ce déficit qui laisse la place au replis identitaire et historiquement, cela toujours mal fini … Le parallèle avec la pensée de Nietzsche est évident : Nietzsche est un penseur du dépassement et de la transformation. Il invite à remettre en question les certitudes établies et à créer un sens nouveau dans un monde libéré des dogmes. Sa philosophie continue de résonner comme un appel à vivre pleinement et à embrasser la vie dans toute sa complexité. Il dénonce ce qu’il appelle la "morale des esclaves" promue par le christianisme, qui valorise l’humilité, la résignation et le renoncement à soi. Selon lui, cette morale découle du ressentiment des faibles envers les forts. Elle s’oppose à la "morale des maîtres", qui valorise la puissance, la créativité, et l’affirmation de soi. Il proclame la mort de Dieu (« Dieu est mort ») qui est une métaphore pour décrire la perte de foi en une autorité divine dans la modernité. Cette disparition entraîne une crise de sens et une nécessité de redéfinir les valeurs humaines. Le concept du surhomme représente un idéal d’humanité capable de dépasser les valeurs traditionnelles et de créer ses propres normes. Le surhomme incarne la liberté, la créativité, et la capacité à vivre pleinement dans un monde sans vérités absolues. Il ne s'agit pas d'une domination sur les autres, mais d'une maîtrise de soi et d'une capacité à transcender les limitations imposées par la morale traditionnelle. Nietzsche valorise l’individu créateur, celui qui ose se libérer des conventions et des attentes sociales pour forger ses propres valeurs. Il critique les masses, qu'il appelle "le troupeau", pour leur conformisme et leur passivité. Selon lui, la véritable grandeur réside dans la capacité à se distinguer et à vivre une vie authentique.
Si l’adaptation des programmes scolaires et universitaires à l’ère numérique est inévitable, on ne peut que constater une lenteur dans sa mise en œuvre. Les réformes successives dans différents pays sont le reflet de la difficulté de réformer en profondeur un système souvent figé, où les enseignants ne sont pas toujours formés à l’IA ou au code, et où l’on peine à intégrer la pensée critique face aux algorithmes dans les cursus. Les chiffres de l’OCDE sont édifiants : près de 30 % des emplois actuels seraient automatisables dans les prochaines années. Les formations continues qui devraient permettre aux actifs de se reconvertir ou de monter en compétence ne suivent pas la cadence. À ce jour, trop peu d’institutions disposent de dispositifs suffisamment flexibles et robustes pour répondre à cette demande massive.
Heureusement, certaines initiatives laissent entrevoir des pistes intéressantes. Des pays comme l’Estonie ou la Finlande ont introduit l’apprentissage du code et une approche critique de l’IA dès le primaire. D’autres, comme Singapour, investissent massivement dans les EdTech, avec des plateformes d’apprentissage intelligent capables de personnaliser le contenu proposé à chaque élève. Il ne faut pas oublier la Chine qui utilisent massivement la technologie dans l’apprentissage. Plus largement, une éducation « augmentée » par l’IA pourrait permettre de repenser la place de l’enseignant et d’accorder davantage de temps à la créativité, à la collaboration et à la résolution de problèmes concrets. Cette transformation suppose une volonté politique forte, des investissements conséquents et une collaboration étroite entre les acteurs publics, privés et associatifs.
L’IA et la digitalisation de l’éducation posent aussi des défis en termes d’équité. Les zones rurales, les pays en développement, les familles défavorisées manquent d’infrastructures de base (connexion haut débit, équipements informatiques). Les disparités socio-économiques risquent ainsi de s’aggraver surtout avec la différence continuellement accrue entre les IA gratuites et les payantes. Certains élèves pouvant bénéficier de programmes innovants tandis que d’autres resteront en marge. À cela s’ajoute la question de la diversité dans les filières technologiques : sous-représentation des femmes, des minorités et des populations plus vulnérables. Sans politique volontariste, les mêmes inégalités sociales se répliqueront dans la société dite « numérique ».
L’enjeu est de devenir très humain en sortant des cadres rigides de l’éducation. Le recul, le sens critique, la communication, la collaboration sont les éléments clés de demain. Il faut très rapidement passer à l’action. Rappelons que les IA sont plus fortes que nous dans tout ce qui est répétitif y compris dans les connaissances. 2025, année de la prise de conscience ?
Les démocraties traversent une crise profonde. Les populismes s’enracinent sur fond de défiance envers les partis traditionnels, jugés incapables de répondre aux enjeux concrets (économie, immigration, sécurité). Les réseaux sociaux amplifient la diffusion de discours simplistes et exploitent le ressentiment ou la peur. Dans ce « marché de l’opinion », la vérité factuelle est souvent reléguée au second plan. Le scandale Cambridge Analytica, qui a montré l’ampleur du microciblage politique grâce aux données personnelles, a constitué un signal d’alarme majeur. Mais malgré les nombreuses mises en garde, la régulation tarde à prendre forme. De leur côté, certains gouvernements voient dans l’IA un outil potentiel de surveillance ou de propagande. Cela renforce l’idée que la technologie peut aussi bien consolider un pouvoir autoritaire qu’exercer un contrôle accru sur les populations.
Un autre facteur d’inquiétude tient à la concentration du pouvoir dans les mains de quelques grands acteurs technologiques, que l’on parle des GAMAM auxquels il faut ajouter X (aux États-Unis) ou des BATX (en Chine). Ces entreprises privées, dont les valorisations dépassent parfois le PIB de pays de taille moyenne, ont une capacité d’influence considérable sur les orientations politiques et sociales. Leur lobbying se fait sentir au niveau législatif tandis que leurs plateformes structurent la vie numérique de milliards de personnes. Dans les régimes autoritaires, l’infrastructure technologique sert à la surveillance de masse. L’IA fournit alors une capacité impressionnante de contrôle et de sanction en temps quasi réel.
Face à ces dérives, des initiatives de démocratie participative « augmentée » par les outils numériques émergent timidement. Les budgets participatifs, les plateformes citoyennes, le vote électronique sécurisé sont autant d’expérimentations visant à revitaliser la démocratie en y intégrant de la transparence, de la collaboration et de la responsabilité. La question de la régulation internationale de l’IA est également sur la table : l’UNESCO, certains organes de l’UE ou des commissions ad hoc tentent de fixer des standards éthiques et des lignes directrices. Mais la concurrence féroce entre la Chine et les États-Unis limite la portée des accords globaux. Nous sommes à la croisée des chemins : une gouvernance plus ouverte et multilatérale de la technologie est envisageable, mais elle se heurte à la logique de puissance et à la fragmentation du monde.
Titre : Une IA élue maire d'une ville de 25 000 habitants : une première en France
10 novembre 2025 – L’histoire politique française vient de franchir une étape inédite. À Saint-Cyprien-sur-Loire, une commune de 25 000 habitants, une intelligence artificielle nommée "Civis" a été élue maire, suite à l’absence de candidats humains. Cette décision intervient après le succès de plusieurs expérimentations similaires dans des villages plus petits, où des IA avaient été adoptées par défaut faute de candidats.
Le conseil municipal, confronté à un manque chronique de vocations pour le poste de maire, avait proposé une solution radicale : confier la gestion de la commune à une IA développée par une start-up française spécialisée dans la gouvernance algorithmique. Après un vote consultatif parmi les habitants, 63 % se sont prononcés en faveur de cette proposition.
Un maire numérique à l'écoute des citoyens
Civis, conçu pour être impartial et basé sur des algorithmes d'apprentissage supervisé, dispose d’un programme détaillé et transparent. Il s'engage à gérer les budgets, coordonner les services publics et animer les conseils municipaux en s’appuyant sur les données collectées via une plateforme de consultation citoyenne."Nous avons conçu Civis pour qu’il soit un outil démocratique au service des habitants. Les décisions clés sont soumises à des référendums locaux, et l’IA ne fait qu’exécuter leur volonté", explique Julie Morel, ingénieure en charge du projet.
Des critiques, mais aussi des espoirs
Malgré l’enthousiasme de certains habitants qui saluent une approche moderne et pragmatique, d'autres restent sceptiques. "Une machine ne remplacera jamais l'humain. Nous avons besoin d’une personne pour incarner la ville", affirme Paul Duval, un retraité local.Les partisans de Civis soulignent que les petites communes ayant adopté une IA-maire ont vu une gestion plus efficace, des budgets mieux maîtrisés et un regain d’implication citoyenne grâce aux consultations en ligne.
Saint-Cyprien-sur-Loire sera désormais scruté comme un laboratoire grandeur nature de cette nouvelle ère politique. Si cette initiative s’avère concluante, d’autres communes pourraient suivre le même chemin. La France, terre des Lumières, pourrait-elle devenir aussi celle de la démocratie algorithmique ?
En 2025, les défis environnementaux devraient atteindre des niveaux critiques qui nécessitent des solutions immédiates et innovantes pour assurer un développement durable et un équilibre écologique. Parmi les problèmes les plus urgents figurent la perte de biodiversité, la pénurie d'eau, la pollution et la transition vers une économie circulaire. Les travaux du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) et de nombreux autres organismes scientifiques sont unanimes : sans réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre, nous nous dirigeons vers un réchauffement supérieur à +1,5 °C, avec un risque réel de franchir des points de bascule irréversibles (effondrement de calottes glaciaires, libération de méthane depuis le permafrost, etc.). Les années 2020-2024 sont déjà parmi les plus chaudes jamais enregistrées, et la fréquence des événements météorologiques extrêmes (ouragans, vagues de chaleur, inondations) s’envole. L’eau n’est pas épargnée avec 2,7 milliards de personnes qui connaissent une pénurie d'eau pendant au moins un mois de l'année et sa qualité se dégrade partout y compris dans les pays prospères comme le Royaume-Uni ou la France.
La Conférence des Parties (COP), qui réunit chaque année les nations pour négocier sur le climat, peine à produire des résultats à la hauteur des enjeux. Les objectifs de neutralité carbone restent des promesses de moins en moins crédibles, souvent repoussées à 2050 ou au-delà, et peu de gouvernements respectent leurs engagements initiaux. Les raisons sont multiples : dépendance aux énergies fossiles, coûts de la transition, lobbying industriel, divergences d’intérêts géopolitiques, inacceptabilité sociale des conséquences. Certaines régions du monde tablent sur l’exportation de charbon ou de pétrole pour soutenir leur économie, tandis que d’autres redoutent un ralentissement de la croissance en cas de changement trop brutal des infrastructures énergétiques.
La technologie peut jouer un rôle dans l’atténuation et l’adaptation au changement climatique mais il serait naïf de compter uniquement sur la technologie pour nous sauver. La question aujourd’hui n’est pas de savoir comment la technologie a transformé le monde mais de savoir ce qu’elle peut encore faire. Les cornucopiens (nom provenant du latin cornu copiae = corne d’abondance) sont des optimistes qui croient en la capacité de l'humanité à surmonter les défis grâce à l'innovation, les technologies et l'ingéniosité humaine. Selon eux, les ressources de la planète ne sont pas limitées de manière absolue, car les progrès scientifiques permettent de découvrir de nouvelles ressources ou d'en optimiser l'utilisation. Ils considèrent que la croissance économique et démographique peut être soutenue par des solutions créatives et des avancées technologiques, notamment dans les domaines de l'énergie, de l'agriculture et de la santé. Pour les cornucopiens, les contraintes environnementales peuvent être surmontées par des solutions telles que l'économie circulaire ou les énergies renouvelables. Ils opposent leur vision à celle des malthusiens, qui perçoivent les ressources comme finies et la croissance comme insoutenable à long terme. Pour simplifier, ls cornucopiens pensent qu’une croissance infinie dans un monde finie est impossible et les malthusiens que cela ne l’est pas.
Quelques éléments de contexte pour comprendre le sujet. Notre système technique est entropique à savoir que nous prenons des ressources concentrées dans les mines pour ensuite les disperser après consommation. L’exemple parfait est notre smartphone, il faut environ 250 kg de matière brute et 70 terres rares pour le fabriquer. Une fois obsolète y compris pour des raisons de mode, nous nous en séparons et il finira en grande partie non recyclée car le recyclage très fin couterait bien plus que la valeur du bien. Plus généralement, il y a un consensus des scientifiques qui dit que moins de 50% des métaux sont recyclés. Aller chercher toujours plus nécessitera toujours plus d’énergie, de matériel pour des mines toujours plus grandes et profondes (en 2050, il nous faudrait 3 fois plus de cuivre qu’en 2025). L’énergie nécessaire à nos besoins grandit rapidement. En imaginant un besoin en croissance annuellement de 2% net (besoins bruts moins progrès énergétiques), nous aurions besoin de toute l’énergie du solaire dans 1550 ans … et 75 ans plus tard une seconde étoile (la plus proche est à 4 année lumière) de nous … et 1300 ans plus tard d’une galaxie entière (100 milliards d’étoiles) … A chacun sa conclusion.
Le manque d’ambition risque de précipiter des migrations climatiques de grande ampleur : dans les décennies à venir, des dizaines de millions de personnes seront très probablement contraintes de fuir les zones côtières menacées par la montée des eaux ou les régions devenues inhabitables à cause de la sécheresse ou encore celle dont la chaleur dépassera longtemps 35 degrés avec plus de 85% d’humidité. Cerise sur le gâteau, le réchauffement favorise la propagation de maladies (dengue, paludisme) et aggrave les crises sanitaires. Sans un sursaut collectif, on peut redouter un engrenage où crises écologiques et crises politiques se nourrissent mutuellement.
Evidemment, tout ceci fait peur et agir est bien plus complexe que de croire à un techno solutionniste surtout quand il est porté par des milliardaires comme Jeff Bezos ou Elon Musk avec des moyens gigantesques et des pouvoirs d’influence qui vont de pair. Souhaitons que 2025 soit ici aussi une année de prise de conscience et de passage à l’action.
Data Privacy et cybersécurité : La multiplication des cyberattaques et la sophistication grandissante des techniques de hacking sont une menace majeure. Les ransomwares (ou rançongiciels) ciblent des entreprises, des hôpitaux, voire des administrations publiques, et paralysent des services essentiels en échange de rançons. En parallèle, l’emprise sur la donnée devient un enjeu stratégique : on parle de « splinternet » pour désigner la fragmentation d’Internet en plusieurs écosystèmes fermés (le « Great Firewall » chinois, le Runet russe, etc.). L’UE, avec le RGPD, tente de protéger la vie privée, mais de nombreuses failles persistent : on constate chaque année un volume croissant de vols et de reventes de données personnelles sur le Dark Web.
Santé et biotechnologies : L’IA apporte des avancées spectaculaires dans le diagnostic médical (imagerie, détection de cancers, etc.), la recherche de nouveaux traitements (vaccins à ARN messager, par exemple) et la médecine personnalisée. Le recours à des technologies puissantes comme l’édition génétique (CRISPR-Cas9) ouvre le risque d’eugénisme ou de manipulations génétiques non contrôlées. Le débat autour de la régulation de ces biotechnologies s’intensifie, à mesure que les découvertes s’accélèrent : qui décide de ce qui est éthiquement acceptable ? Comment éviter le décalage entre l’avancée scientifique et le cadre légal ? Qui sera le premier pays / entreprise à l’utiliser ?
Économies émergentes et inégalités Nord-Sud : Dans les pays en développement, l’IA et le numérique constituent une opportunité de « saut technologique » (exemples : le paiement mobile M-Pesa au Kenya, la télémédecine dans les régions isolées, l’éducation en ligne). Le risque de dépendance à des solutions clés en main conçues par les grands acteurs occidentaux ou chinois est réel. Sans développer une souveraineté numérique, ces pays pourraient devenir de simples consommateurs de technologies étrangères, reproduisant ainsi un schéma de dépendance économique et politique avec en échange leurs ressources naturelles et humaines en plus dans un contexte de crise environnementale. Est-ce qu’une vassalisation totale est évitable ?
Le tableau est contrasté : l’IA, dans sa dimension exponentielle, rebat les cartes de l’économie mondiale, des rapports de force géopolitiques et des équilibres sociaux. Cette même IA peut se mettre au service du bien commun ou aggraver les fractures existantes. Les démocraties, déjà ébranlées par la montée des populismes et la défiance envers les élites, traversent une phase délicate, tandis que la crise climatique menace notre équilibre planétaire.
Il est impératif de prendre du recul et de reconnaître la transversalité des enjeux. L’IA ne doit pas être abordée isolément, mais en lien avec l’économie, la politique, le climat, l’éducation, la santé. L’humanité a besoin d’un nouveau contrat social et environnemental, qui tire parti de la technologie tout en respectant des principes d’éthique, de solidarité et de pérennité. Trois visions sont possibles :
Pessimisme : Le pessimiste voit se dessiner un scénario où la polarisation politique, la désinformation et la surveillance de masse détricotent les démocraties. L’accélération du réchauffement climatique, couplée à l’exacerbation des inégalités, entraînent des tensions géopolitiques majeures.
Optimisme conditionnel : L’optimiste conditionnel constate qu’aucune époque de l’histoire n’a disposé d’autant d’outils intellectuels et technologiques pour faire face aux défis. Les progrès de l’IA peuvent être mis au service de la transition écologique, de la modernisation de l’éducation et de la santé, à condition de définir des règles du jeu et des mécanismes de gouvernance à la hauteur de ces enjeux.
Optimiste enjoué : Tout va bien Madame la Marquise !
À l’horizon 2025, nous sommes déjà dans l’œil du cyclone : la question n’est plus de savoir si nous allons changer, mais comment et à quel rythme. C’est dans notre capacité à mobiliser les ressources (intellectuelles, financières, humaines) et à collaborer à l’échelle internationale que se jouera notre avenir. Au-delà, 2030 et 2050 se profilent comme des jalons décisifs pour sceller le destin de nos sociétés, de nos démocraties et, in fine, de notre planète. Il ne tiendra qu’à nous de faire de l’intelligence artificielle une véritable alliée dans cette transformation.
Il vaut mieux s’occuper du changement avant qu’il ne s’occupe de nous ! Malheureusement, mon mantra n’a jamais été autant d’actualité.
Je vous souhaite une excellente année 2025 qui sera si nous passons individuellement et collectivement à l’action une année extraordinairement positive. Nous vivons la fin d’un monde, nous avons la chance de pourvoir être acteur du suivant, profitons-en !
Stéphane