Métamorphoses

Vos clés pour comprendre et façonner l'avenir. Intelligence artificielle, changements économiques, climat et bien plus sont au rendez-vous. Soyez acteur, pas spectateur !

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Par Stéphane Amarsy
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#68 Il vaut mieux s'occuper du changement avant qu'il s'occupe de vous !

L'abandon coupable de la réflexion, de la connaissance et de la créativité à l'IA / Préparons notre futur / OpenAI prépare le lancement d'Orion / Le monde se dirige vers un réchauffement de +3.1°C / Pour une transition industrielle européenne verte / Conquête spatiale et astro-capitalisme

Métamorphoses à l’ère de l’Intelligence Artificielle est en pré commande

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Vous vous interrogez sur les défis de l'IA pour notre société ? Vous voulez comprendre les transformations à l'œuvre avec la diffusion de cette technologie ? Ce livre est pour vous.

Les contenus sont agrémentés de deux media complémentaires : la facilitation graphique qui offre un regard alternatif sur les concepts et idées et des visuels. En refermant cet ouvrage, vous pourrez être acteur des métamorphoses auxquelles l'IA nous confronte. Que vous soyez novice ou expert, vous ressentirez les changements et vous aurez la capacité à vous positionner avec conscience et discernement.


L'abandon coupable de la réflexion, de la connaissance et de la créativité à l'IA

Nous sommes témoins d'une évolution insidieuse et profondément inquiétante : l'abandon graduel de la réflexion, de la connaissance et de la créativité humaines au profit de l'intelligence artificielle. Ce processus, qui semble au premier abord augmenter notre efficacité et alléger notre charge cognitive, induit progressivement une dépendance accrue à ces systèmes. Pour comprendre ce phénomène, il est essentiel d'examiner la manière dont l'IA crée une illusion de facilité, tout en s'appuyant sur une dynamique sociétale caractérisée par une quête effrénée d'optimisation et de confort. L'illusion selon laquelle l'IA est mieux équipée pour réfléchir, pour créer de manière plus originale ou pour offrir une connaissance supérieure repose sur la capacité des modèles de langage à traiter d'énormes volumes d'information et à produire des réponses qui, à première vue, paraissent pertinentes et sophistiquées. Cette illusion conduit à une abdication insidieuse de notre esprit critique, car il est plus aisé de déléguer la réflexion à une machine apparemment infaillible que de mobiliser nos propres facultés cognitives. Cette illusion a des conséquences profondes sur notre capacité à raisonner de manière autonome et à demeurer impliqués dans le processus créatif et l'élaboration d'idées novatrices. La délégation excessive de nos capacités cognitives à des systèmes automatisés nous amène progressivement à une passivité intellectuelle qui compromet notre engagement avec la complexité des problèmes auxquels nous faisons face.

Ce phénomène est également intimement lié à l'anhédonie, cette diminution de la capacité à ressentir du plaisir dans des activités nécessitant de l'effort cognitif et créatif. En laissant la technologie prendre progressivement en charge des tâches qui sollicitaient autrefois notre ingéniosité et notre persévérance, nous perdons non seulement la compétence de les réaliser, mais aussi le plaisir et la satisfaction intrinsèque associés à leur accomplissement. Le processus de création, lorsqu'il est réduit à une simple optimisation algorithmique, devient déshumanisé, et la motivation à réfléchir et à créer s'étiole. Cette perte de motivation est renforcée par une société qui valorise l'efficacité et la productivité immédiate au détriment de la profondeur et de l'effort créatif, conduisant ainsi à une réduction de la valeur perçue de l'investissement personnel dans le processus de pensée et de création.

La satisfaction que nous tirons du processus créatif est intimement liée au défi qu'il représente et aux efforts que nous y consacrons. Lorsque ces efforts sont délégués à des machines, nous perdons une part importante de notre humanité, celle qui s'exprime par notre capacité à surmonter les obstacles intellectuels et à créer quelque chose d'unique. La dévalorisation du processus même de création se manifeste dans la façon dont nous percevons désormais la créativité : moins comme une exploration personnelle et plus comme une simple production de contenu. Le rôle de l'IA dans ce processus de dévalorisation n'est pas simplement d'ordre technique ; il est également symbolique, en ce qu'il modifie la manière dont nous envisageons le potentiel humain et la signification même de la création. Les répercussions sociétales de cet abandon progressif sont multiples et inquiétantes. La culture humaine, qui s'est historiquement nourrie de l'originalité, de la diversité des perspectives et du débat critique, risque de se transformer en un réceptacle passif de contenus générés par des algorithmes. Les créations culturelles, censées refléter la richesse et la complexité des expériences humaines, deviennent alors uniformisées, guidées par une esthétique standardisée définie par des modèles statistiques. L'esprit critique, qui est la capacité à questionner, à analyser les faits, les prémisses et les valeurs, s'affaiblit, car l'habitude de questionner devient superflue dans un monde où les réponses sont déjà préparées par l'IA.

La tendance à se reposer sur l'IA pour fournir des réponses prêtes à l'emploi réduit l'incitation à la réflexion individuelle et à l'analyse critique. Cela affaiblit progressivement les compétences nécessaires pour évaluer les informations de manière autonome, pour interroger les sources, et pour formuler des idées fondées sur une réflexion rigoureuse. Dans un tel contexte, la pensée humaine risque de devenir une simple formalité, une capacité que l'on n'exerce plus parce que l'on ne perçoit plus son importance dans la vie quotidienne. Les répercussions de ce phénomène sur la culture sont massives : les récits, les mythes, les œuvres d'art qui sont les reflets de la diversité humaine deviennent des produits standardisés, lissés par des algorithmes qui optimisent la satisfaction immédiate au détriment de l'exploration complexe des émotions et des idées.

Ce processus s'accompagne également d'un retour aux croyances présentées comme vérités absolues. Lorsque les individus cessent de vérifier les informations par eux-mêmes, la véracité des énoncés dépend de moins en moins de la recherche et de l'analyse critique, et de plus en plus de la source ou du modèle qui les a générés. Ainsi, la confiance aveugle dans la technologie peut générer une nouvelle forme de dogmatisme, dans laquelle les idées préconçues ne sont plus remises en question mais acceptées comme des vérités incontestables. Le danger de ce retour au dogmatisme est d'autant plus grand que les systèmes d'IA ne sont pas exempts de biais : ils reflètent les préjugés et les limites des données sur lesquelles ils ont été entraînés. Cette confiance aveugle renforce l'idée que les réponses fournies par l'IA sont neutres et objectives, alors qu'elles sont le produit d'un ensemble complexe de choix humains, souvent invisibles pour l'utilisateur.

La perte de l'esprit critique ne se limite pas à l'individu, mais affecte également le tissu social. Les débats publics, qui devraient être fondés sur l'examen des faits et la confrontation des idées, se transforment en simples échanges de positions rigides, alimentées par des “vérités” générées et diffusées sans nuance par des systèmes automatisés. La capacité de la société à s'adapter aux défis contemporains repose sur la vigueur du débat public et sur la capacité des citoyens à engager des discussions éclairées et nuancées. En perdant l'habitude de réfléchir par nous-mêmes, nous perdons aussi la possibilité de construire des espaces de dialogue véritablement démocratiques, où les opinions sont confrontées, examinées, et enrichies par une réflexion collective.

La pensée de Spinoza, qui prônait la quête active de la connaissance comme chemin vers la véritable liberté humaine, semble aujourd'hui d'une pertinence particulière. Pour Spinoza, la puissance de l'esprit humain réside dans sa capacité à comprendre la nécessité des choses par la raison, à transcender les illusions et les passions, et à accéder à une forme de béatitude fondée sur une compréhension profonde de la réalité. En abandonnant notre pouvoir de réflexion et de créativité à l'IA, nous risquons de perdre cette liberté fondamentale et de nous condamner à une existence dépourvue de la vraie joie que procure la compréhension et la création. La réflexion humaine, la quête active de la connaissance et la créativité ne sont pas des facultés que nous devons sacrifier, même sous prétexte de confort ou d'efficacité. Elles constituent le cœur de notre essence et de notre liberté, et il est impératif de ne pas les abandonner sur l'autel de l'automatisation et de la facilité. La vigilance face à cette tendance est une condition sine qua non pour préserver notre humanité et notre capacité à nous épanouir véritablement en tant qu'êtres pensants et créateurs. La responsabilité collective est essentielle pour garantir que l'IA soit utilisée comme un outil d'assistance, et non comme un substitut à notre propre capacité à penser et à créer. Le défi auquel nous faisons face n'est pas simplement technique ; il est fondamentalement éthique et philosophique. Nous devons choisir de préserver ce qui fait de nous des êtres humains uniques : notre capacité à réfléchir, à ressentir, et à créer du sens au-delà de ce qui est simplement fonctionnel ou utile.


Préparons notre futur

"La vision qui façonne la technologie est absolument décisive. Nous avons parlé aux plus hauts niveaux du gouvernement américain, en disant : 'Ne laissez pas les grands gourous de la technologie dominer ce qui est développé, comment c'est utilisé et quel impact cela a sur les emplois'. Car ce que vous obtiendrez, c'est leur vision de l'avenir, pas pour votre population, pas pour votre communauté, mais pour leur propre richesse."
Simon Johnson, professeur au Massachusetts Institute of Technology, Prix Nobel d'économie 2024.

Simon Johnson, prix Nobel d'économie 2024, nous alerte : la vision qui guide le développement technologique actuel est la clé du futur. Si nous laissons les géants de la technologie façonner seuls cet avenir, nous nous retrouverons avec leur vision, à savoir, une vision centrée sur la concentration de la richesse et du pouvoir au détriment des communautés et de la justice sociale. Voici 11 raisons fondamentales pour lesquelles nous devons intervenir et vite.

1. Concentration de la richesse : Les grandes entreprises technologiques concentrent de manière excessive la richesse entre les mains de quelques-uns ce qui consolide leur contrôle sur l'économie et, de plus en plus, les décisions politiques. Cette concentration exacerbe les inégalités, et les choix technologiques sont orientés vers la maximisation des profits, le plus souvent au détriment du bien-être collectif. La technologie doit être un levier de prospérité partagée, non un outil de domination économique. Si la technologie n'est pas dirigée de manière à redistribuer ses bénéfices, nous verrons se creuser des fossés entre ceux qui en ont les moyens et ceux qui en sont privés. Cela conduira à une dynamique dangereuse où une poignée de personnes détiennent non seulement les ressources financières, mais aussi le pouvoir de déterminer les politiques publiques et les orientations sociétales.

2. Absence de régulation démocratique : À l'heure actuelle, les innovations technologiques sont dictées par des intérêts privés, sans cadre de régulation approprié ni participation démocratique. Pourtant, la technologie n'est jamais neutre car elle incarne les priorités de ceux qui la conçoivent. Les décisions ayant un impact sociétal majeur doivent être prises au sein d'instances démocratiques, et non dans des conseils d'administration qui ne répondent qu'à des intérêts particuliers. Pour établir un équilibre juste, il est nécessaire de mettre en place des mécanismes de gouvernance démocratique qui permettent de garantir que l'orientation des technologies soit alignée avec le bien-être collectif et non les seuls objectifs de profit. Les citoyens doivent avoir leur mot à dire sur les technologies qui façonnent leur avenir.

3. Impact sur l'emploi : L'automatisation et l'IA promettent des gains d'efficacité, mais à quel coût social ? Sans intervention étatique, ces technologies risquent de détruire des millions d'emplois, ne servant que l'efficacité économique au détriment de la dignité humaine. Il faut rediriger ces innovations pour qu'elles créent de nouvelles opportunités et protègent les travailleurs, plutôt que de les marginaliser. Ou alors, acceptons de changer de modèle économique.

4. Vision unilatérale de l'avenir : Les élites technologiques ont une vision de l'avenir qui est souvent déconnectée des réalités des plus vulnérables. Leur conception du progrès est façonnée par leurs intérêts et leurs expériences ce qui conduit inéluctablement à négliger les besoins fondamentaux tels que la santé, l'éducation et la sécurité économique. Pour garantir que la technologie serve l'ensemble de la société, nous devons nous assurer que sa direction est inclusive et orientée vers le bien commun. Il est fondamental que les communautés soient impliquées dans le processus de définition des priorités technologiques, afin que ces innovations ne reflètent pas uniquement une vision restreinte, mais répondent véritablement aux divers besoins de la société. La technologie ne devrait pas être un produit imposé, mais un processus collaboratif, intégrant des perspectives multiples.

5. Absence de redevabilité : Les grandes entreprises technologiques ne sont pas redevables devant le public. Elles rendent des comptes à leurs actionnaires, mais pas aux citoyens. Comment pouvons-nous leur faire confiance pour prendre des décisions critiques concernant notre avenir collectif ? La responsabilité publique est essentielle pour garantir que l'innovation réponde aux besoins de la société plutôt qu'aux intérêts financiers d'une minorité. La mise en place de mécanismes de transparence et de redevabilité est clé. Ces entreprises doivent justifier leurs actions, en particulier lorsqu'elles affectent la vie de millions de personnes. Nous devons aussi envisager des organismes indépendants qui surveillent les impacts sociaux des innovations et s'assurent que leurs retombées bénéficient à tous.

6. Accélération des inégalités : Les innovations technologiques bénéficient principalement à ceux qui ont les moyens de se les approprier, laissant ainsi les populations les plus défavorisées sans solutions adaptées à leurs problèmes. Nous devons veiller à ce que chaque innovation soit conçue de manière à réduire les écarts, en offrant un accès équitable aux outils numériques et aux opportunités qu'ils génèrent. Cela inclut l'accès à l'éducation numérique, aux infrastructures de base, et à des services en ligne accessibles et abordables.

7. Monopole sur la connaissance : Les grandes entreprises technologiques détiennent un pouvoir considérable sur les données et les informations. Elles ont un monopole sur la direction de l'innovation. Cela entrave le développement de solutions alternatives susceptibles de bénéficier à l'ensemble de la société. La connaissance ne doit pas être privatisée ; elle doit être partagée et accessible à tous pour promouvoir l'innovation collective. Ce monopole menace également l'indépendance de la recherche scientifique et la capacité des acteurs publics et académiques à proposer des innovations. Nous devons promouvoir la libre circulation de la connaissance et des données, en favorisant des initiatives ouvertes qui permettent à chacun de participer au progrès scientifique et technique, sans être entravé par des brevets ou des droits de propriété intellectuelle restrictifs.

8. Risque pour la diversité culturelle et l'identité : La technologie, souvent conçue par une minorité homogène, ne prend pas en compte la diversité culturelle et les identités locales. En imposant des solutions uniformes à l'échelle mondiale, nous perdons la richesse de nos cultures et de nos particularités. La technologie doit être déployée de manière à préserver et valoriser la diversité culturelle, plutôt que de la gommer au nom de l'efficacité. Il est essentiel que le développement technologique soit accompagné d'une sensibilité culturelle, et qu'il permette à chaque communauté de s'approprier les outils en fonction de ses propres valeurs et traditions.

9. Surveillance de masse et atteinte aux libertés : Sans régulation appropriée, les technologies peuvent être utilisées à des fins de surveillance de masse, menaçant ainsi nos libertés civiles comme il est possible de le voir en Chine et plus récemment en Russie. La collecte de données personnelles et la surveillance intrusive des citoyens ne doivent pas devenir la norme. Une vigilance accrue est nécessaire pour protéger nos droits fondamentaux et garantir que la technologie soit utilisée dans le respect des libertés individuelles. Il est impératif que les gouvernements imposent des limites claires à l'utilisation des données personnelles et que les citoyens soient informés de la manière dont leurs informations sont collectées, stockées et utilisées. Sans ces garanties, nous risquons de basculer dans une société de contrôle où chaque action est scrutée.

10. Nécessité d'une éthique partagée : La technologie doit être développée sur la base de normes éthiques définies collectivement. Si nous laissons ce processus aux seules élites technologiques, nous risquons de nous retrouver avec des solutions qui ne prennent pas en compte les valeurs humaines telles que l'équité, la justice et la solidarité. Nous devons établir des forums citoyens où les questions éthiques liées à l'innovation technologique peuvent être débattues de manière ouverte et inclusive. Cela permettra de créer des cadres éthiques qui respectent la diversité des opinions et garantissent que les technologies sont déployées de manière à maximiser les bénéfices pour tous, tout en minimisant les risques et les inégalités.

11. La fin de la démocratie : Le pouvoir démesuré des grandes entreprises technologiques représente une menace existentielle pour nos systèmes démocratiques. En accumulant un contrôle sans précédent sur l'information, les données et les moyens de communication, ces entreprises peuvent influencer les opinions publiques, manipuler les processus électoraux, et restreindre la capacité des citoyens à prendre des décisions éclairées. Lorsque les plateformes numériques deviennent les principales sources d'information, les biais et algorithmes déterminés par des intérêts privés dictent ce que nous voyons, entendons, et croyons. Cela érode la base même de la démocratie à savoir un débat public libre et équitable. Si nous ne mettons pas en place des garde-fous, nous risquons de voir nos institutions démocratiques dépouillées de leur pouvoir, et remplacées par une gouvernance de facto par des entreprises qui ne répondent à aucune autorité citoyenne. Nous devons restaurer le pouvoir des institutions publiques et garantir que la technologie soit au service de la démocratie, et non un outil de domination qui sape nos libertés fondamentales.

Simon Johnson appelle à une responsabilité collective. L'avenir technologique ne doit pas être dicté par des intérêts privés, mais façonné par l'ensemble de la société afin de garantir que les innovations profitent à tous et ne renforcent pas les inégalités. Nous devons agir ensemble pour préserver le bien commun et assurer que la technologie soit au service de l'équité, de la justice et de la solidarité. La responsabilité collective exige une implication active de chaque citoyen, des institutions publiques, et des acteurs privés, dans la conception, la régulation et l'utilisation des technologies émergentes. Nous devons tous être les gardiens d'un progrès qui place l'humain et la planète au centre de ses préoccupations. C'est en restant unis que nous pourrons surmonter les défis posés par la technologie et garantir un avenir où chaque individu, quelle que soit sa condition, pourra bénéficier des avancées technologiques. Ce combat est le nôtre, et c'est ensemble que nous devons le mener.


OpenAI prépare le lancement d'Orion

OpenAI se prépare à lancer Orion, son nouveau modèle d’IA d'ici décembre 2024. Contrairement aux précédents lancements tels que ceux de GPT-4o et du modèle o1, Orion ne sera pas immédiatement disponible pour le grand public via ChatGPT. OpenAI a choisi d'octroyer un accès préférentiel à ses entreprises partenaires stratégiques, leur permettant de développer des produits et des fonctionnalités reposant sur cette technologie de pointe comme l'a indiqué une source proche des projets de la société. Ce choix est proprement scandaleux car il donne un avantage concurrentiel aux grands acteurs par rapport aux plus petits !

Microsoft, principal partenaire d'OpenAI pour le déploiement de ses modèles d'IA, prépare déjà l'hébergement d'Orion sur Azure dès novembre. Bien qu'Orion soit perçu comme le successeur de GPT-4, il n'est pas certain qu'il sera publiquement nommé GPT-5. Pour l'instant, ni OpenAI ni Microsoft n'ont souhaité commenter officiellement. Orion a été présenté par un cadre d'OpenAI comme potentiellement 100 fois plus puissant que GPT-4. Ce modèle est différent du modèle de raisonnement o1, surnommé "Strawberry", que la société a introduit en septembre dernier. L'objectif à long terme est d'intégrer et de fusionner les modèles de langage (LLMs) pour créer un système capable de dépasser les limitations actuelles. Dans le cadre de la préparation d'Orion, OpenAI a utilisé le modèle o1 pour générer des données synthétiques (créées artificiellement donc non issues de l’humanité) destinées à entraîner Orion, un processus que certains considèrent comme ayant le potentiel de réduire les erreurs et d'améliorer la robustesse du modèle. En septembre, des chercheurs d'OpenAI ont célébré la fin de la phase d'entraînement de ce modèle ce qui montre que son usage opérationnel est proche.

Le lancement d'Orion intervient à un moment complexe pour OpenAI qui vient de boucler une levée de fonds record de 6,6 milliards de dollars. Cette dernière est conditionnée à une restructuration en tant qu'entité à but lucratif. Parallèlement, l'entreprise subit des changements forts dans sa direction : Mira Murati, CTO, Bob McGrew, directeur de la recherche et Barret Zoph, vice-président de la post-formation ont tous quitté l'organisation.

A suivre mais cela va secouer fort …


À l'approche de la COP29, le constat du réchauffement climatique s'avère plus alarmant que jamais. Selon le dernier rapport du Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE), les émissions de gaz à effet de serre (GES) continuent de croître. Cela place la planète sur une trajectoire de réchauffement de +3,1 °C globalement et 4% en France par exemple d'ici la fin du siècle avec 66% de certitude. Ce scénario dépasse de loin les objectifs fixés par l'Accord de Paris qui visait à limiter la hausse des températures globales à +1,5 °C. Face à l'urgence de cette situation, une mobilisation internationale immédiate s'impose.

Entre 2022 et 2023, les émissions de GES ont connu une augmentation de 1,3 % ce qui est supérieur à la moyenne de croissance des émissions de la décennie 2010-2019 qui s'élevait à 0,8 %.

En 2023, les émissions mondiales ont atteint un record de 57,1 gigatonnes d'équivalent CO2. Cette tendance est largement alimentée par le secteur de l'énergie qui demeure le principal contributeur, suivi des secteurs des transports, de l'agriculture et de l'industrie. Le secteur de l'aviation a enregistré une hausse de 19,5 % par rapport à 2022, suite à la reprise du transport aérien post-COVID. Ces chiffres mettent en lumière l'inefficacité des politiques climatiques actuelles malgré les engagements de nombreux États.

Selon le rapport du PNUE, 107 pays représentant environ 82 % des émissions globales ont formulé des engagements de neutralité carbone à long terme mais la mise en œuvre de ces engagements reste extrêmement lente. Les politiques en place ne devraient aboutir qu'à une réduction de 4 % des émissions d'ici 2030, très en deçà des 28 % nécessaires pour limiter le réchauffement à +2 °C, et loin des 42 % requis pour maintenir l'augmentation des températures en dessous de +1,5 °C. L'épuisement du budget carbone se poursuit inexorablement et menace d'entraîner des conséquences probablement irréversibles.

Le rapport met en exergue l'inégalité fondamentale entre les différents pays émetteurs. Les vingt principales économies mondiales (G20) sont responsables de 77 % des émissions globales. Parmi ces pays, certains, comme la Chine, l'Inde et l'Indonésie, n'ont même pas atteint leur pic d'émissions. La Chine (plus grand émetteur) a vu ses émissions augmenter de 5,2 % pour atteindre 16 gigatonnes, soit près de 30 % des émissions mondiales. À l'opposé, les 55 pays de l'Union africaine n'ont produit que 5 % des émissions globales. Cette inégalité sera au cœur des négociations à Bakou notamment en matière de financement de la transition climatique.

Le rapport du PNUE offre peu d'espoir quant à la possibilité de maintenir l'augmentation des températures sous le seuil de +1,5 °C. Selon les scientifiques, le budget carbone restant pour ne pas dépasser ce seuil est désormais de 200 gigatonnes. Robert Vautard, coprésident du groupe 1 du GIEC, estime qu'il est fort probable que le seuil de +1,5 °C soit franchi dès le début de la prochaine décennie. Quant à l'objectif de +2 °C, il reste théoriquement atteignable, mais nécessitera des mesures immédiates et drastiques, telles que la réduction forte du trafic aérien, l'arrêt de la déforestation, et une transformation radicale des systèmes économiques et énergétiques.

L'un des obstacles majeurs à l'action est l'absence de prise en compte substantielle de la crise climatique dans le discours politique, en particulier lors des récentes élections en Europe, au Royaume-Uni, en France, et aux États-Unis. Les questions climatiques sont systématiquement éclipsées par des enjeux économiques à court terme ou par des débats sur l'immigration et la sécurité. Très peu de candidats ont présenté des plans d'action concrets et ambitieux pour réduire les émissions de GES. Même lorsque des engagements étaient pris, ils se caractérisaient par un manque de détails et l'absence de mécanismes de mise en œuvre rigoureux. Le manque d'ambition politique contribue directement à l'échec des engagements climatiques actuels. Pour réaliser la transition écologique, des décisions courageuses, souvent impopulaires, sont nécessaires. Tant que les responsables politiques n'intègreront pas la crise climatique au cœur de leurs priorités, l'action restera inadaptée à l'ampleur du défi.

L’espoir n'est pas totalement éteint. Les solutions technologiques pour contrer le changement climatique existent déjà. Le secteur de l'énergie, en particulier, offre un potentiel significatif de décarbonisation, principalement grâce à l'expansion des énergies renouvelables et à l'amélioration de l'efficacité énergétique. L'agriculture et la gestion des forêts jouent également un rôle crucial dans l'absorption du carbone. La mise en œuvre à grande échelle de ces solutions nécessite une volonté politique résolue et des investissements financiers substantiels. Le rapport souligne l'importance de multiplier par six les investissements en matière d'atténuation et de tripler la capacité des énergies renouvelables d'ici 2030.

Il est désormais évident que la lutte contre le changement climatique ne peut plus se contenter de promesses creuses et de discours. La COP29 doit représenter un tournant historique car plus le temps passe, plus cela sera complexe. Chaque pays, entreprise, et citoyen doit être impliqué dans cette transformation. Sans cela, nous nous dirigeons vers un avenir en partie inhabitable, caractérisé par des événements climatiques extrêmes, une élévation du niveau des mers, et un effondrement systématique des écosystèmes et donc de nos cadres de vie. L'heure est venue d'abandonner les demi-mesures et de s'engager dans un changement radical de nos modes de vie, de production, et de consommation. Le temps presse, et bien que la fenêtre d'opportunité se referme, il est encore possible d'éviter le pire mais uniquement si nous adoptons une transition écologique à la fois radicale et équitable, sans plus attendre.


Pour une transition industrielle européenne verte

Face à l'urgence climatique et à la nécessité d'une transition énergétique ambitieuse, l'Institut Montaigne a publié un rapport le 24 octobre, appelant à des investissements massifs pour décarboner l'industrie européenne. Ce rapport propose la création d'une agence européenne dédiée pour coordonner ces efforts de décarbonation pour transformer la stratégie industrielle du continent.

La nouvelle Commission européenne s'est engagée à transformer le Green Deal de 2019 en un "Clean Industrial Deal" dans les cent premiers jours de son mandat. Cet engagement vise à faire de la décarbonation industrielle une priorité pour l'UE, à un moment où le secteur industriel représente environ 10 % des émissions de gaz à effet de serre du continent. Pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2050, l'Union Européenne doit allier transition écologique et compétitivité industrielle surtout face aux ambitions de l'Asie et des États-Unis. L'Institut Montaigne, dans son rapport intitulé « Une stratégie industrielle pour l'ère post-carbone », compare les politiques de décarbonation en Europe, en Asie, notamment en Chine, au Japon et en Corée du Sud. Cette étude arrive au bon moment alors que le rapport Draghi de septembre dernier a également exhorté l'UE à investir massivement dans les technologies de décarbonation pour éviter de perdre du terrain face à la concurrence sino-américaine. L'avenir industriel de l'Europe repose en effet sur sa capacité à mobiliser les ressources nécessaires pour développer des technologies vertes comme les éoliennes, les panneaux solaires, l'hydrogène vert, et les réseaux électriques intelligents.

Mais la situation actuelle de l'UE est loin d'être optimale. Comme le souligne Joseph Dellatte, expert en climat et énergie à l'Institut Montaigne, la politique européenne de décarbonation industrielle reste "embryonnaire". Comparée à la Chine, qui contrôle l'ensemble des chaînes de valeur des technologies vertes, de l'extraction des matières premières à la production de masse des équipements renouvelables, l'Europe manque d'une stratégie coordonnée à long terme. Il met en avant la nécessité d'une meilleure coordination entre les États membres qui risquent actuellement de se faire concurrence au lieu de collaborer efficacement. Pour remédier à ce manque de cohésion, l'Institut Montaigne propose de créer une Agence européenne de la décarbonation industrielle, qui regrouperait les initiatives existantes et permettrait une "coordination verticale" des efforts. Cette agence, dotée d'un budget de 100 milliards d'euros par an, aurait pour mission d'investir dans les technologies de décarbonation complexes et coûteuses, telles que le captage et le stockage du CO2 ou la production d'hydrogène vert. En regroupant les industries par secteurs et par régions, l'agence favoriserait la spécialisation selon les atouts locaux : le développement du solaire pour les pays du sud de l'Europe et celui de l'éolien pour les pays du nord par exemple.

Cette approche permettrait à l'Europe de mieux rivaliser avec les modèles asiatiques, où la collaboration entre l'État et le secteur privé est déjà bien établie. Au Japon, par exemple, la co-construction entre l'État et l'industrie est une pratique ancienne qui a permis de maintenir une compétitivité élevée. En Corée du Sud, les conglomérats industriels (chaebols) sont encouragés par le gouvernement à investir dans des technologies vertes. En Chine, le dirigisme d'État a permis de développer une stratégie industrielle de grande ampleur, assurant un leadership mondial dans la transition énergétique. Face à cette réalité, l'objectif de l'Europe ne doit pas forcément être de surpasser la Chine, mais plutôt de garantir son autosuffisance. L'autonomie industrielle est clé non seulement pour répondre aux besoins écologiques du continent, mais aussi pour préserver sa souveraineté économique. Si l'Europe ne parvient pas à établir une base industrielle solide pour produire des technologies vertes, elle sera forcée d'importer massivement des équipements chinois ce qui compromettra sa compétitivité.

Pour que l'Europe puisse vraiment peser sur la scène internationale et assurer une transition énergétique durable, elle doit repenser son approche industrielle en profondeur. Créer des clusters industriels européens, coordonner les efforts à travers une agence spécialisée, et investir massivement dans les technologies vertes sont autant de mesures nécessaires pour relever les défis du 21e siècle. L'Union Européenne est à la croisée des chemins. En investissant dans une décarbonation industrielle coordonnée, elle peut se rapprocher de ses objectifs climatiques tout en renforçant sa capacité à innover et à rester compétitive sur la scène internationale. C'est une opportunité unique pour redéfinir l'avenir industriel de l'Europe, garantir une prospérité durable pour ses citoyens, et contribuer de manière significative à la lutte contre le changement climatique. Il est essentiel de ne pas laisser passer cette opportunité car sinon …


Conquête spatiale et astro-capitalisme

Le 8 septembre, Elon Musk, PDG entre autres de SpaceX, a annoncé que les fusées Starship seraient prêtes pour leurs premiers vols vers Mars d'ici 2026. "Rendre la vie multi planétaire est avant tout une question de coût pour transporter des tonnes de matériaux sur Mars", a-t-il expliqué sur le réseau social X qu'il possède. Il a réaffirmé son ambition de coloniser Mars. Mais derrière ce projet ambitieux se cache un enjeu central pour SpaceX à savoir assurer la réussite industrielle de ses lanceurs et garantir l'avenir du "new space".

Le "new space" est un terme qui est apparu à la fin des années 2000 pour décrire une nouvelle ère de l'économie spatiale. Également appelé "espace 2.0" ou "espace entrepreneurial", il marque une rupture avec les agences spatiales traditionnelles de la guerre froide, qui avaient des objectifs principalement politiques ou militaires. Le new space cherche à créer un secteur spatial privé économiquement viable basé sur de nouvelles méthodes industrielles, comme la fabrication de satellites à bas coût et les fusées réutilisables. Ce secteur est souvent présenté comme la prochaine grande frontière pour l'humanité en offrant de nouvelles possibilités d'exploration et d'exploitation de l'espace. Si le tourisme spatial reste encore un privilège pour une élite fortunée, l'idée de lancer des dizaines de milliers de satellites de télécommunication ou d'observation en orbite basse (moins de 2 000 kilomètres d'altitude) se concrétise. Starlink, le système de satellites de SpaceX, est le premier fournisseur d'accès à Internet depuis l'espace et continue de déployer des trains de satellites qui sont d’ailleurs visibles à l'œil nu.

Certains chercheurs en sciences sociales critiquent la notion de "new space". Ils préfèrent parler d'"astrocapitalisme" pour mettre en avant les liens entre les entreprises privées du secteur spatial et les intérêts politiques et militaires. Loin d'être une privatisation totale de l'espace, il s'agit plutôt d'une reconfiguration des relations entre les secteurs public et privé. Depuis l'arrêt du programme de navette spatiale par la NASA en 2011, des agences comme la NASA et le Pentagone ont intensifié les contrats de sous-traitance avec des entreprises telles que SpaceX ou Blue Origin (la compagnie aérospatiale de Jeff Bezos). En 2020, la NASA a choisi le vaisseau Starship de SpaceX pour son programme Artemis pour renvoyer des humains sur la Lune. Cette décision a été contestée par Blue Origin qui a obtenu ensuite un contrat en 2022 pour construire un système d'alunissage alternatif. Plus récemment, SpaceX a été sélectionnée pour démanteler la Station spatiale internationale en 2030 et jeter les débris dans l'océan Pacifique. Ces importants contrats montrent comment l'exploration spatiale actuelle est marquée par une interdépendance entre les entreprises privées et les objectifs stratégiques des États-Unis.

Pour beaucoup, cette collaboration entre le secteur privé et les agences publiques est perçue comme une source d'innovation et de progrès technologique, souvent présentée avec un discours emprunté à la science-fiction. Mais cette narration est aussi critiquée. Sylvia Ekström, astrophysicienne genevoise, dénonce dans son livre "Nous ne vivrons pas sur Mars, ni ailleurs" (2020) les "mensonges" entourant les projets de colonisation de Mars. Selon elle, l'idée que l'humanité puisse devenir multi planétaire est plus proche de la fiction que de la science, et ignorer les limites scientifiques de ces projets empêche un véritable débat sur les objectifs et l'utilité de l'exploration spatiale. Plutôt que de se laisser emporter par la promesse d'un avenir interplanétaire, il est important d'analyser ce que le new space représente vraiment : une reconfiguration du capitalisme autour de l'espace, où les entreprises privées, soutenues par des fonds publics, se positionnent pour saisir de nouvelles opportunités économiques. Loin de réaliser un rêve collectif pour l'humanité, l'astrocapitalisme est une vision marchande et concurrentielle de la conquête spatiale où les intérêts économiques priment sur l'idéal de la connaissance et de l'exploration au profit de tous.

Robots, IA et la conquête de l'espace lointain

Un autre aspect souvent ignoré dans les discours sur la colonisation de l'espace est la forte probabilité que la conquête de l'espace lointain soit principalement accomplie par des robots et l'IA plutôt que par des humains. Les conditions extrêmement hostiles sur des planètes comme Mars, sans parler des exoplanètes plus éloignées et des temps de trajet rendent l'envoi et la survie d'êtres humains incroyablement coûteux et risqués. En revanche, les robots et les systèmes autonomes alimentés par l'IA sont beaucoup mieux adaptés à ces environnements où les températures sont extrêmes, les radiations dangereuses, et les ressources limitées. Les avancées rapides en robotique et en IA ouvrent la voie à une exploration automatisée de l'espace. Des robots explorateurs, couplés à des systèmes d'IA capables de prendre des décisions en temps réel, pourraient construire des infrastructures de base sur des planètes lointaines, extraire des ressources, et mener des expériences scientifiques à des coûts et avec des risques bien moindres que ceux associés aux missions humaines. Cette idée est de plus en plus plausible avec la miniaturisation des technologies et l'amélioration des capacités des systèmes d'IA, qui permettent de concevoir des robots adaptés aux nombreux défis de l'exploration spatiale.

Certains pensent que le rêve de rendre la vie humaine multi planétaire pourrait être mieux servi par une approche où des robots préparent le terrain avant une éventuelle arrivée des humains. Dans ce scénario, les humains joueraient un rôle de superviseurs à distance, laissant aux robots et aux systèmes autonomes la tâche de préparer les infrastructures nécessaires à une éventuelle installation humaine. Cette approche, bien que moins romantique que celle de l'exploration humaine directe, est beaucoup plus réaliste en termes de coûts, de sécurité et de faisabilité technologique.

L'idée que des robots et des IA puissent mener la conquête de l'espace pose des questions philosophiques fascinantes. Si la présence humaine n'est pas physiquement nécessaire pour explorer de nouveaux mondes, quelle est alors la véritable signification de l'exploration spatiale ? Sommes-nous prêts à accepter une exploration déshumanisée de l'univers, où nos représentants seraient des machines que nous avons conçues ? Cela remet en question notre conception de l'exploration et de la découverte, et pose la question de savoir si l'expansion de la connaissance est suffisante en soi, même si elle ne se traduit pas par la présence physique de l'être humain.

Cette course vers Mars, bien qu'inspirante, soulève des questions essentielles. Faut-il laisser la conquête spatiale être dictée par des entreprises dont les intérêts premiers sont économiques ? Peut-on espérer que les technologies développées pour atteindre la Planète rouge profitent à l'humanité dans son ensemble ? Ou bien risquons nous de voir se reproduire dans l'espace les mêmes logiques d'exploitation et de domination qui ont marqué l'histoire des conquêtes terrestres ?


Bonnes métamorphoses et à la semaine prochaine.

Stéphane